Dominique Meda est philosophe et sociologue de l’Université Paris Dauphine – PSL, directrice de l’Institut de Recherche interdisciplinaire en Sciences sociales (IRISSO, Univ. Paris Dauphine / CNRS / INRAE) elle prend également part au forum pour d’autres indicateurs de richesses.
Dominique Meda propose d’inscrire ici sa réflexion dans l’imaginaire du jour d’après et exprime sa crainte : face aux 3 points de PIB que nous serions en train de perdre par mois de confinement nous risquons de chercher à reprendre une croissance fortement émettrice de CO2. Elle nous invite à une reconversion écologique qui passe par un changement de représentation. Aujourd’hui, si le PIB est une « grammaire universelle » qui nous permet d’interpréter le monde et de piloter nos actions, d’autres indicateurs pourraient produire la grammaire d’une autre société, comme l’empreinte carbone et l’indice de santé sociale.
Pour continuer à écouter Dominique Meda, retrouvez son intervention sur France culture ici.
Les questions des participant·e·s :
10:33-Pouvez-vous en dire plus sur comment les nouveaux indicateurs transformeraient les comportements économiques? Pouvez-vous donner des exemples?
11:57-Comment envisager que les grandes entreprises et organisations acceptent ces nouveaux paradigmes ?
14:44-Quels sont les freins humains qui empêcheraient de prendre le chemin de conversion dont vous parlez ?
18:33- Concernant l’empreinte carbone, n’existe-t-il pas déjà le crédit carbone qui peut se répartir au niveau mondial ? De quoi est constitué exactement l’indice de santé sociale ?
21:28-Comment prendre en charge le problème de la pauvreté avec la décroissance ? Une croissance économique basée sur les valeurs immatériels (culture, connaissance…) et sur des technologies (et énergies en particulier) plus respectueuses de l’environnement ne vous semble-t-elle pas possible ?
23:46- Quelles sont les histoires que l’on pourrait raconter pour activer ce changement de paradigme ?
26:55-Est-ce que vous pensez que la crise actuelle pourrait pousser à l’application de ces nouveaux indicateurs ?
43:11- L’Etat français publie depuis 2015 une liste de 10 nouveaux indicateurs de richesse, qui rappellent les vôtres. Qu’en pensez-vous ? Est-ce un pur affichage sans conséquence sur les politiques publiques ?
31:25- Il me semble que le problème est aussi le suivant : le financement des services publics est effectué grâce aux prélèvements obligatoires, qui sont tous indexés sur la croissance…si la croissance n’est plus l’objectif, comment continuer de financer la vie ensemble ?
33:28-À quelle échelle faire passer ces indicateurs? Pays, entreprises, UE ?
34:44- L’empreinte carbone existe depuis un moment quel en est le bilan? N’y a t-il pas eu un détournement de ce critère pour donner un effet pervers ? Quelle serait la prochaine étape prioritaire ?
35:07-Comment pourrait s’organiser le rationnement du crédit carbone ?
37:26-Comment promouvoir la sobriété dans ce monde où se sont les GAFAM dominent l’économie et les sociétés ? Comment contrôler l’influence des lobbys ? comment décroître et réussir à lutter contre les pays qui continuent le capitalisme fétichiste du PIB ?
39:20- Si cela doit se faire au niveau territorial connaissez-vous de projets pilotes qui se seraient initiés selon votre logique sur certains territoires ?
40:11- que pouvez-vous dire du bonheur national brut au Bhoutan ? Et que pensez-vous du « better life index de l’OCDE » ?
41:30-Que diriez-vous à une personne prise au hasard pour la convaincre d’adopter la sobriété et le rationnement ?
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