Les Scientifiques et la vérité

 
 
 
 
 

La description du changement climatique, les conclusions sur l’évolution de la biodiversité, ainsi que la plupart des éléments nourrissant la réflexion sur les enjeux environnement sont le produit de travaux scientifiques. Mais qu’est-ce qui permet d’affirmer que les affirmations telles que « le changement climatique est le résultat des activités humaines », ou « la température moyenne des océans se réchauffe » sont vraies, alors que d’autres ne le seraient pas ?

Qu’est-ce qui permet d’affirmer que les 11 000 scientifiques qui affirment dans un rapport publié en novembre 2019 que la planète fait aujourd’hui face à une « urgence climatique claire et non équivoque » ont raison face à Nigel Farage qui affirmait le 11 septembre 2013 au Parlement européen que « nous allons entrer dans une ère de refroidissement climatique pour les 15 ou 30 prochaines années » ? Les scientifiques ont-ils raison quoi qu’ils disent ? Quelles sont les limites de leurs affirmations ? Dans le fond, qu’est-ce que le discours scientifique ?

Ces questions sont explorées par Etienne Klein, physicien, dans la conférence « La science dit-elle le vrai ? » du 5 février 2019 au Patronage Laïque Jules Vallès, à Paris.

 

A 8:39, il mentionne percevoir une tendance contemporaine à considérer que les jugements relevant de l’opinion peuvent s’appliquer à tout discours, y compris scientifique. Il prend l’exemple du climato-scepticisme, et du fait que la Terre tourne autour du Soleil et explique la différence entre un énoncé scientifiques et un énoncé issu du « bon sens ».

A 24:35, il répond à la critique faite aux scientifiques de tirer leur légitimité d’arguments d’autorité, c’est à dire du fait qu’on les identifie dans la société comme scientifiques et donc ayant autorité sur la vérité.

A 29:05, il parle de la perception contemporaine du concept de vérité. Il enchaîne sur le rapport que les scientifiques entretiennent avec la vérité, qui selon lui « cherchent à obtenir une vision adéquate du monde, tel qu’il est en lui-même ».

A 39:11, il questionne si la science est le seul discours capable de produire une forme de vérité. Il questionne également si le discours scientifique est complètement indépendant du contexte social dans lequel il est produit, ou si au contraire il est influencé par ce dernier.

A 52:10, il mentionne des moments de l’histoire où le contexte social a provoqué la survenue d’hallucinations collectives, où les scientifiques d’un pays partageaient largement la croyance en une affirmation fausse qu’ils avaient produite, lui donnant ainsi le caractère de vérité pour le reste de la société. Il évoque l’affaire des avions renifleurs et les rayons N.

A 1:00:10, il conclut en évoquant la différence entre avoir une connaissance, et s’intéresser au cheminement intellectuel qui mène à cette connaissance. Il affirme enfin la nécessité de réconcilier l’affect et le goût du vrai, et de reconnaître à la connaissance une valeur pour elle-même.

Etienne Klein a par ailleurs récemment publié un tract intitulé « Je ne suis pas médecin, mais », qui discute du rapport entretenu avec les scientifiques durant la période actuelle d’épidémie de Covid-19.

Le tract est disponible gratuitement ici

Il a été interviewé le 6 avril 2020 par Elisabath Quin dans l’émission 28 Minutes au sujet du rôle des scientifiques dans les décisions prises dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. Cette interview donne un aperçu introductif de ce qu’il développe dans la conférence.

 
 
 
 

Aller plus loin


Références